Fenêtre sur cours : JE transdisciplinaire sur l'à-venir du programme de recherche du cours d'action
Le programme de recherche « cours d’action » reste encore relativement peu connu, alors même qu’il s’est avéré particulièrement fécond pour un ensemble de chercheurs ou d’intervenants dans des domaines aussi divers que l’ergonomie et les sciences du travail, les sciences du sport, l’éducation, les sciences de gestion et des organisations, la musicologie ou la muséographie. Ses contributions - en matière de compréhension de l’activité individuelle et collective, de démarche et méthodes d’analyse de l’activité, ainsi qu’en matière de conception - ont eu un impact incontestable et continuent de nourrir le champs de recherche/intervention autour de ce que nous désignerons ici, de manière provisoire, les Activity Studies .
Les premières systématisations du programme de recherche apparaîtront à travers les ouvrages de Theureau (1992), de Pinsky (1992) et de Theureau et Jeffroy (1994). La première vague de systématisation, qualifiée de Méthode élémentaire, portait à la fois sur le programme empirique « cours d’action » et le programme technologique en « ingénierie des situations » associé (Theureau, 1992 ; Theureau & Jeffroy, 1994). La deuxième vague de systématisation, qualifiée de Méthode développée, est présentée dans Theureau (2006). Cet ouvrage constitue un point d’étape sur le développement des notions et des méthodes entre 1994 et 2005. Il propose une réactualisation des notions et méthodes proposées dans la Méthode élémentaire, tout en fournissant un cadre analytique plus cohérent, systématique et fécond du point de vue empirique. Cette dernière systématisation a été prolongée par deux ouvrages qui précisent certaines notions, esquissent un programme de recherche philosophique, et ouvrent des perspectives pour les recherches futures (Theureau, 2009, 2015). Pour conclure, précisons ici la publication d’un ouvrage s’intéressant à l’économie à partir de spéculations théoriques et des acquis « cours d’action » en matière d’analyse empirique de l’activité humaine (Theureau, 2019).
Cette journée d’étude offrira une opportunité de partager, discuter et approfondir certains axes, pôles, ou concrétisations du programme de recherche. Elle visera à échanger sur les travaux empiriques réalisés actuellement dans le cadre du programme, en s’interrogeant sur "ce qu’ils disent" de l’évolution du programme, ainsi que des problématiques qu'il aborde (ou néglige). L'objectif sera également de réfléchir à leur potentiel pour aboutir à une synthèse nouvelle, provisoirement désignée sous le terme de « Méthode intégrative ».
Pour débattre de l’évolution, de la fécondité, et de la capacité de croissance (actuel ou en potentiel) du programme, nous partirons à la fois de dynamiques intrinsèques au programme de recherche lui-même (développements théoriques, méthodologiques, éthiques, philosophiques ; dialogue et enrichissement mutuel dans sa relation à d’autres programmes), mais aussi des nouvelles épreuves empiriques auxquelles il est confronté que ce soit en matière de recherche ou d’intervention (nouveaux terrains, nouvelles situations de travail, nouveaux écosystèmes sociaux, réponse aux grands enjeux contemporains).
Le travail collectif s'appuiera également sur un document de référence, qui servira de base aux échanges et aux réflexions au cours des trois jours. Produit par Jacques Theureau dans le cadre de la rédaction de son manuscrit sur l'énaction, l’éthique et la pensée politique, ce document sera mis à disposition des participant·es en amont de la journée d’étude. Il constituera une ressource centrale (mais non exclusive) pour guider les discussions, enrichir les analyses et approfondir la compréhension des enjeux liés au programme de recherche « cours d’action » dans ses diverses dimensions théoriques et pratiques.
Organisateur·trices
Artémis Drakos
Hervé de Bisschop
Germain Poizat
Participant-es
Participant-es issues de différentes disciplines / développant des recherches dans différents domaines